Pascale Caisso :
Emissions de télévision :
Domi a parlé de Belphégor,
moi aussi ça me foutait la trouille. Je suis aussi peu courageuse qu'elle, et
je me rappelle également le cérémonial du coucher au lit, où nous regardions
systématiquement sous le lit pour voir s'il n'y avait pas de fantôme dessous.
Pourtant, quand j'y repense,
c'est pas à Mourenx que nous aurions dû avoir peur, nous éti
ons entourés de monde, on ne devait pas risquer grand chose, d'autant que c'était
une ville qui ne craignait pas. En plus, j'imagine qu'on aurait crié, tout le
monde rappliquait, car l'isolation phonique n'était pas vraiment au point.
Moi, je me rappelle que nous
allions chez nos voisins, M et Mme MALE le mercredi soir voir la "piste aux
étoiles", c'était à l'époque les seuls à avoir la télé (noir et
blanc bien sûr). C'est Monsieur MALE qui m'a donné le surnom de Tirfil, car je
tirais tous les fils électriques de leur appartement.
Dominique Caisso :
LA SOLIDARITÉ,
LE RESPECT
J'ai
l'impression que ces mots sont désuets...
C'est ce
qui me manque le plus.
A Mourenx,
nous sommes tous des déracinés, les trois quarts arrivent d'horizons divers,
et leur famille est bien loin.
Mais pas
de lézard, il y a les voisins.
Une mère
hospitalisée et tous les voisins organisent le placement des enfants, un décès,
les voisins sont présents, des gâteaux, des légumes, des plats particuliers,
tout est partagé.
Il y a
rarement des histoires. Bien sûr qu'il y a toujours des mauvais coucheurs mais
en principe, tout roule.
On nous a
appris aussi à respecter les voisins.
Chacun a
un rythme de travail différent (les quarts). On sait que Monsieur JOUANINE se lève
tôt pour acheter les victuailles de la COOPE et qu'il fait sa sieste.
Que
Monsieur DUPOUY a fait la nuit.
Que Madame
Untel est malade.
Nous ne
crions pas, nous ne claquons pas les portes.
Le silence
règne. Et dès que nous savons que tout le monde est réveillé, nous recommençons
à bouger sans que cela nous pose le moindre souci.
Il y a eu un moment où les
choses ont changé. C'est à l'arrivée des "Pieds Noirs". Ils avaient
une autre façon de vivre chez eux et sont arrivés avec leurs rires, leurs
voies fortes, leurs joies de vivre et leurs fêtes. Ce qui a généré quelques
problèmes.
Une de nos voisines, au
demeurant très sympathique mais fort bruyante, était devenue insupportable
pour nous.
Elle dansait sûrement ou
courait, enfin on n'a jamais su, mais malgré plusieurs demandes de la part de
ma mère elle continuait.
Jusqu'au jour où n'en pouvant
plus, elle a fait venir son mari à l'apéro, et il a vu que le lustre de la
salle à manger remuait, il a compris et tout c'est calmé ou presque...
Jean-Marie : La
vie quotidienne, aux débuts de Mourenx, c'est la gadoue.
On monte sur le toit de la tour
d'à côté, pour avoir la vue sur la ville, pendant que les ouvriers font
les finitions dans les appartements. J'ai encore dans les narines l'odeur de la
colle utilisée pour les revêtements de sol en dalami. Le gardien de la SCIC essaie
vainement de nous attraper. A mon avis, il court encore !
A l'emplacement de l'église actuelle cascade un petit
ruisseau que nous traversons en équilibre sur un tronc d'arbre abattu. Si on se
loupe, c'est le bain de boue assuré. Et bonjour le retour à la maison !
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