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LE QUARTIER EST :    

 

Jenny Gaillard :

Et si l’on parlait du Quartier Est en ces années 60-70 ?… 

Ce quartier un peu en retrait du centre-ville a été conçu par des architectes qui n’avaient guère la notion de « famille nombreuse ». Les maisons construites pour ces dites familles étaient petites ; tout était petit… petite cuisine, petite pièce de séjour, chambres microscopiques, toilettes à l’étage. Il a bien fallu faire avec.

   Les Portugais, les Espagnols puis, plus tard, les Maghrébins sont arrivés avec …6, 7, 8 enfants par couple.  

Très vite, des femmes courageuses, bénévoles est-il besoin de le dire, ont pris les rênes de ce quartier et ont vu les lacunes, le manque de place, les mamans débordées, difficulté de langage, beaucoup d’enfants auraient pu transformer ce quartier en « banlieue parisienne ». Il y avait là un potentiel d’énergies à canaliser.  

Marie-Thérèse Angot a été l’animatrice, responsable morale, l’âme de ce quartier, secondée par Henriette Bonnaud, Maggy Duval, elles ont mis en place une organisation. D’autres bénévoles les ont rejointes, Christiane, Nicole, Gisèle et toutes les autres.

   L’ouverture d’un foyer est devenu lieu de rencontres et d’activités de toutes sortes. Plus tard est venue en renfort une conseillère ménagère. Des aides ménagères ont soulagé les mamans. L’arrivée d’un animateur de rues a aidé à instaurer une paix fragile. Marie-Thérèse Angot, Henriette Bonnaud, Maggy Duval, habitant le quartier ont été mises à toutes les contributions. Elles étaient là. Personne n’avait le téléphone, on venait téléphoner chez Marie-Thérèse, une terrible disponibilité. C’est tout cela qui a permis à ce quartier qui aurait pu devenir une poudrière de s’être bien sorti en partie des difficultés.  

   Chaque année, la kermesse réunissait les gens. L’on dégustait le délicieux méchoui préparé par Monsieur Bachir (hélas disparu), Noémie Castanheira nous faisait du poulet à l’ail, un délice ! Ce plat est devenu mon mets de prestige, sans oublier les beignets de morue d’Elvire Pires si savoureux.

   Des jeux étaient organisés pour les enfants, une brocante faisait la joie de tous. Ma mère sous une tente, jouait les Madame Irma avec un franc succès… 

   Oui, je peux le dire haut et fort, les femmes de ce quartier plutôt défavorisé au départ, ont mené un beau combat.

Pas de nom de rue, pas de médaille, et pourtant… elles ont été missionnaires sans ordre de mission.  

Bravo les femmes !  

Le Quartier Est continue d’exister, toujours tenu par des femmes, mais c’est une autre histoire à écrire…

 

           (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

                  

 

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